Avec la flambée des prix de l’énergie, les passoires thermiques attirent de plus en plus d’acheteurs en quête de bonnes affaires. Mais ces biens immobiliers énergivores cachent-ils vraiment des opportunités ou s’agit-il de pièges à éviter ?
Un mal pour un bien ?
Certes, les passoires thermiques offrent généralement des prix attractifs. Mais derrière ces rabais se cachent des factures énergétiques salées ainsi que d’importants travaux de rénovation à prévoir. Un budget conséquent sera donc nécessaire pour rendre le logement décent. Sans compter les aides financières qui se raréfient et les normes qui se renforcent.
Soyons réalistes : une passoire thermique n’est pas un cadeau empoisonné, mais presque. Surtout en ces temps d’inflation où chaque euro compte. Même en dépensant des dizaines de milliers d’euros en isolation, il sera difficile d’atteindre une classe énergétique correcte. Et encore plus de rentabiliser son investissement sur le long terme.
Le risque de l’effet rebond
Attention également à ne pas tomber dans le piège de « l’effet rebond ». En clair, plus le logement est mal isolé, plus les occupants auront tendance à surchauffer les pièces pour compenser l’inconfort. Ce qui alourdit encore la facture et anéantit les économies espérées. Sans parler de l’impact environnemental de ces émissions de gaz à effet de serre.
Une épée de Damoclès
De plus, les pouvoirs publics durcissent régulièrement la législation contre ces passoires thermiques. D’ici 2028, elles seront tout bonnement interdites à la location. Et d’ici 2034, leur vente sera prohibée. Autant dire que leur valeur risque de s’effondrer au fil des ans. Et que les propriétaires seront contraints de se mettre aux normes ou de se débarrasser de leur bien à perte.
Voilà qui jette un froid sur ces soi-disant bonnes affaires… Toutefois, certains ménages n’ont pas d’autre choix budgétaire que d’opter pour ces biens énergivores. Dans ce cas, inutile de tergiverser : il faudra obligatoirement engager des travaux de rénovation thermique dès l’achat. Au risque sinon de se retrouver le bec dans l’eau lors de la revente ! Heureusement, il existe des solutions pour financer ces travaux, comme le prêt à taux zéro ou le crédit d’impôt transition énergétique.
Faire les bons calculs
Avant de succomber aux rabais, il vaut mieux sortir sa calculette. Additionnez au prix d’achat les futures factures d’énergie, les travaux indispensables, la perte de valeur, les risques de vacances locatives et autres.
La chasse aux bonnes affaires a ses limites. Surtout quand elle rime avec des passoires thermiques ! Il est plus raisonnable d’investir quelques euros de plus dans un logement décent plutôt que de finir ruiné. Même avec les meilleures intentions du monde, ce genre d’achat immobilier relève bien souvent du marché de dupes et d’un mauvais calcul écologique et économique.
21,7% de passoires thermiques en Île-de-France: les invités d’Île-de-France politiques analysent ces chiffres et leurs impacts pic.twitter.com/1Nzo1hoNZb
— BFM Paris Île-de-France (@BFMParis) February 22, 2024