Paris envisage de renforcer la taxation des résidences secondaires afin de répondre à la crise du logement qui touche la capitale. Aujourd’hui, près de 10% du parc immobilier est constitué de résidences secondaires, souvent inoccupées.
La municipalité cherche à inciter les propriétaires à remettre ces logements sur le marché locatif, en augmentant la taxe d’habitation. L’objectif est de lutter contre la spéculation immobilière et de rendre plus de logements accessibles aux résidents permanents, dans une ville où la tension immobilière reste très élevée.
Un taux de taxation revu à la hausse
En 2024, Paris a décidé d’augmenter la taxe d’habitation sur les résidences secondaires à 60%, contre 20% précédemment. Cette majoration concerne tous les logements non occupés à titre principal, une mesure adoptée pour lutter contre la prolifération des biens inoccupés.
À Paris, les résidences secondaires représentent désormais environ 107 000 logements, un chiffre qui a augmenté de 5,6% en 1999 à près de 10% du parc immobilier en 2024. En augmentant la taxe, la municipalité souhaite encourager les propriétaires à louer ces biens plutôt que de les laisser vacants, une solution pour répondre à la demande de logements à Paris, où les prix au mètre carré continuent de grimper.
Les Jeux Olympiques de 2024, ainsi que la transformation de certains quartiers, exacerbent encore cette pression immobilière.
Les conséquences pour les propriétaires
La majoration de la taxe d’habitation va affecter principalement les propriétaires de résidences secondaires à Paris, qui devront payer plus cher pour conserver ces logements vacants. En augmentant la taxe, la ville espère que ces propriétaires seront incités à remettre leurs biens sur le marché locatif.
Toutefois, certaines exceptions seront possibles, notamment pour les personnes possédant une résidence secondaire pour des raisons professionnelles. Dans ce cas, un dégrèvement pourra être demandé auprès des services fiscaux.
La municipalité souhaite utiliser cet outil fiscal pour maximiser le nombre de logements disponibles à la location, alors que Paris fait face à une crise du logement sans précédent. Avec des prix immobiliers toujours élevés, cette taxe est perçue comme un levier important pour limiter la spéculation.
Répondre à la crise du logement parisienne
Cette nouvelle taxation s’inscrit dans une stratégie plus large visant à réguler le marché immobilier parisien. La Ville de Paris finance chaque année plus de 7 000 logements sociaux, mais ces efforts ne suffisent pas à compenser la forte demande.
En augmentant la taxe sur les résidences secondaires, la ville espère libérer plus de biens pour les résidents permanents. De plus, cette mesure vise à éviter la transformation de certains quartiers en zones exclusives, inaccessibles aux ménages moyens.
La taxation des résidences secondaires est également un moyen de lutter contre la spéculation immobilière, qui contribue à maintenir des prix élevés et à accentuer la pénurie de logements accessibles. Si cette mesure ne suffira pas à elle seule, elle s’ajoute à un ensemble de réformes pour tenter de freiner l’inflation immobilière à Paris.