La montagne, ça vous gagne ? Pas si sûr. Une proposition de loi visant à encadrer les locations meublées de courte durée dans les zones tendues pourrait avoir des conséquences importantes sur le marché immobilier montagnard.
En effet, ce texte, porté par le député LREM Mickaël Nogal, pourrait inciter les propriétaires de logements dans les stations de ski à vendre leur bien pour investir dans les grandes villes, où ils pourraient bénéficier d’un meilleur rendement locatif. Explications.
Une loi pour limiter les locations saisonnières
L’objectif de la proposition de loi est de lutter contre la pénurie de logements dans les zones tendues, c’est-à-dire où la demande de logements est supérieure à l’offre.
Dans ces endroits, les locations meublées de courte durée, type Airbnb, se sont multipliées au détriment du parc locatif traditionnel.
Pour cela, le texte prévoit de plafonner à 60 jours par an la durée de location d’un logement meublé et de renforcer les sanctions en cas de non-respect de cette limite, pouvant aller jusqu’à 50 000 euros d’amende.
Un impact sur les locations touristiques à la montagne ?
Selon le député Nogal, la proposition de loi ne vise pas à toucher aux logements situés dans les zones de montagne, qui sont considérées comme des zones non tendues.
Toutefois, certains acteurs du secteur immobilier montagnard s’inquiètent des effets pervers que pourrait avoir ce texte sur leur activité.
En effet, si la loi est adoptée, le nombre de logements disponibles à la location saisonnière dans les stations de ski pourrait diminuer, entraînant une hausse des prix et une baisse de l’attractivité touristique.
Un risque pour l’économie locale ?
Difficile à dire pour l’instant, mais il n’est pas à exclure. Selon une étude de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), les locations meublées de courte durée représentent 70 % de l’offre locative dans les stations de ski.
Elles génèrent également des retombées économiques importantes pour les commerces et les services locaux.
Si ces locations venaient à se raréfier, c’est tout un pan de l’économie montagnarde qui pourrait être fragilisé.
Sans compter les conséquences sociales, notamment pour les saisonniers qui peinent déjà à se loger dans les stations de ski.
Les dispositions pour préserver les locations touristiques à la montagne
Face à cette situation, les professionnels de l’immobilier montagnard appellent à une prise de conscience des pouvoirs publics.
Ils demandent notamment que les zones de montagne soient exclues du champ d’application de la proposition de loi.
Ils plaident également pour une meilleure régulation des locations meublées de courte durée, en renforçant le contrôle et la transparence des plateformes de réservation en ligne.
Enfin, ils invitent les propriétaires à privilégier la location à l’année ou au bail mobilité, qui permet de louer un logement meublé pour une durée de 1 à 10 mois, sans dépôt de garantie ni frais d’agence.