Dans un contexte économique marqué par des fluctuations constantes, le secteur de l’immobilier d’investissement, et plus particulièrement celui des Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI), connaît des évolutions notables.
Ces derniers temps, une tendance se dessine clairement : les baisses de prix des parts de SCPI se multiplient, suscitant à la fois interrogation et opportunité au sein de la sphère de l’épargne immobilière.
Cet article se propose de décrypter ce phénomène à travers l’analyse des récentes évolutions de prix et leurs implications pour les investisseurs.
Un contexte économique sous pression
L’une des principales raisons de cette tendance baissière est liée au contexte économique global. Les fluctuations des marchés financiers, conjuguées à une certaine instabilité géopolitique, ont des répercussions directes sur le secteur de l’immobilier.
Les investisseurs, à la recherche de stabilité et de rendements attractifs, se trouvent face à un paysage en mutation, où les certitudes d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui.
Par ailleurs, le paysage économique actuel est aussi caractérisé par des taux d’intérêt toujours élevés et une correction notable des investissements immobiliers durant la seconde moitié de l’année 2023, continue de peser sur certaines SCPI, particulièrement celles fortement investies dans l’immobilier de bureaux.
La réaction n’a pas tardé : deux gestionnaires ont annoncé de manière consécutive une réduction du prix de part de certaines de leurs SCPI.
Les SCPI concernées et les ajustements opérés
Le gestionnaire Amundi Immobilier en est le parfait exemple. Il a procédé à la diminution du prix de parts de ses SCPI : Edissimmo, Rivoli Avenir Patrimoine, et Génépierre, toutes confrontées à une baisse de la valeur de leurs patrimoines immobiliers.
Ces ajustements, effectués le 15 mars, se traduisent par une baisse de 6,4% à 191 euros pour Edissimo, de -6,7% à 250 euros pour Rivoli Avenir Patrimoine, et de -6,7% à 209 euros pour Génépierre.
Ces révisions font suite à des baisses déjà enregistrées le 24 juillet 2023, reflétant les évaluations des patrimoines immobiliers au 31 décembre 2022 et au premier semestre 2023.
La SCPI de bureaux Accimmo Pierre de BNP Paribas REIM illustre également cette tendance, avec un ajustement du prix de sa part à 168 euros depuis le 1er mars 2024, représentant une baisse de -1,2%.
Cette SCPI, fortement exposée à l’immobilier de bureau en Île-de-France, a vu la valeur de cette catégorie d’actifs chuter de -22% en 2023, malgré une bonne résistance des hôtels, commerces, et entrepôts logistiques. En parallèle, Perial AM a confirmé le prix de part de ses autres SCPI, témoignant d’une hétérogénéité des performances au sein du secteur.
Impacts et perspectives
Ces révisions tarifaires interviennent dans un contexte où le taux de l’OAT 10 ans a atteint son pic en octobre 2023, entraînant une baisse des valeurs immobilières et une réduction de plus de 50% des volumes de transactions par rapport à 2022.
Cependant, il est important de souligner que les revenus locatifs des immeubles détenus restent stables, les dividendes versés par les trois SCPI en 2023 étant identiques à ceux de 2022.