Chaque année, les tarifs des péages d’autoroutes augmentent plus que l’inflation, ce qui provoque la colère des automobilistes français. Ils paient en effet 10 milliards d’euros par an aux sociétés privées qui gèrent les autoroutes. Mais pourquoi ces prix sont-ils si élevés ? Et que devient cet argent ?
Le système de concessions autoroutières : un marché juteux pour les sociétés privées
L’État a confié la construction, l’entretien et l’exploitation des autoroutes françaises à des sociétés privées, qui perçoivent les recettes des péages.
Ces boîtes sont au nombre de 20, mais les trois principales sont Vinci, Eiffage et Abertis, qui contrôlent à elles seules 80 % du réseau autoroutier.
Elles ont signé des contrats très avantageux avec l’État, qui leur garantissent une rentabilité élevée et des revenus stables.
Par exemple, les tarifs des péages sont indexés sur les investissements qu’elles réalisent, souvent à la demande de l’État. Ainsi, plus elles investissent, plus elles peuvent augmenter les prix.
Le système de concessions autoroutières : un manque de transparence et de concurrence
Le système est régulièrement critiqué pour son manque de transparence et de concurrence. En effet, les contrats de concessions sont confidentiels, et les modalités de fixation des tarifs des péages sont complexes et opaques.
Il est donc difficile de savoir si les prix pratiqués sont justifiés par les coûts réels de construction et d’entretien des autoroutes, ou s’ils sont gonflés par des marges excessives.
De plus, il n’existe pas de véritable concurrence entre les sociétés concessionnaires, qui se partagent le territoire selon des zones géographiques.
Les usagers n’ont donc pas le choix de l’opérateur, et sont obligés de payer le prix fixé par l’entreprise qui gère l’autoroute qu’ils empruntent. Il n’y a donc pas d’incitation à baisser les prix ou à améliorer la qualité du service.
Quelles sont les solutions pour réduire le coût des autoroutes ?
Le coût des autoroutes est un sujet de mécontentement pour de nombreux usagers. Pour y remédier, plusieurs solutions sont envisagées.
La première consiste à renégocier les contrats de concessions avec les sociétés privées qui gèrent les autoroutes.
Le but est d’obtenir des conditions plus avantageuses pour les usagers, comme des baisses de tarifs, des gels des augmentations, ou des réductions de la durée des concessions.
La deuxième option est de résilier les contrats et de reprendre le contrôle des autoroutes, pour les gérer en régie publique ou en délégation de service public.
Cette solution implique cependant de payer des indemnités aux sociétés privées, qui pourraient être très élevées.
