Pour les femmes atteintes d’un cancer du sein, emprunter pour financer un projet immobilier a longtemps représenté un véritable parcours du combattant.
Cependant, des avancées significatives en matière de législation et de conditions d’assurance emprunteur permettent aujourd’hui à ces femmes de bénéficier d’une couverture adaptée et d’accéder plus facilement au crédit.
La loi Lemoine : une avancée majeure
En 2022, la loi Lemoine a introduit des changements majeurs dans le domaine de l’assurance emprunteur, avec des conséquences directes pour les personnes ayant été atteintes d’une maladie grave comme le cancer du sein.
Cette loi supprime, sous certaines conditions, le droit à l’oubli pour les personnes guéries, ce qui signifie qu’elles ne sont plus tenues de déclarer leur maladie passée à leur assureur après un certain délai.
Concrètement, pour les femmes ayant été atteintes d’un cancer du sein, cela signifie qu’à partir de 5 ans après la fin du traitement, sans rechute, elles ne sont plus tenues de mentionner leur cancer dans le cadre de leur demande d’assurance de prêt. Cette avancée permet ainsi de réduire les discriminations à l’égard des anciens malades, qui se voyaient auparavant pénalisés par des surprimes ou des refus de couverture.
Les conditions spécifiques d’assurance emprunteur
Malgré ces évolutions législatives, certaines femmes en cours de traitement ou ayant été récemment diagnostiquées restent soumises à des conditions spécifiques lorsqu’elles souhaitent emprunter. Les compagnies d’assurance continuent d’appliquer des majorations sur les primes ou d’exclure certaines garanties liées à la pathologie.
Toutefois, des dispositifs comme la convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) permettent de faciliter l’accès au crédit pour les personnes présentant un risque de santé élevé.
Cette convention offre des solutions d’assurance adaptées aux profils à risque, en négociant des couvertures moins onéreuses et plus accessibles. Les femmes ayant un cancer du sein peuvent ainsi, sous certaines conditions, obtenir une assurance emprunteur, même si des restrictions peuvent s’appliquer.
Les alternatives pour emprunter
Face aux difficultés liées à l’assurance emprunteur, certaines femmes choisissent des alternatives pour accéder au crédit. Parmi celles-ci, la possibilité de mettre en place des garanties financières externes, comme une hypothèque ou un nantissement, peut permettre d’obtenir un prêt sans recourir à l’assurance traditionnelle. Toutefois, ces options nécessitent une étude approfondie et ne conviennent pas à tous les profils.
Il est également possible de solliciter plusieurs assureurs pour comparer les offres et trouver la couverture la plus adaptée. Des courtiers spécialisés, accompagnent les emprunteurs dans leurs démarches pour trouver une assurance emprunteur qui prenne en compte leur situation de santé spécifique.
Le rôle crucial du droit à l’oubli
Le droit à l’oubli joue un rôle essentiel pour les femmes ayant guéri d’un cancer du sein. Grâce à ce dispositif, les anciens malades peuvent accéder à l’emprunt sans être pénalisés par leur historique médical.
En 2024, ce droit est renforcé par la loi Lemoine, réduisant le délai à 5 ans pour les anciens patients, contre 10 ans auparavant. Cette réduction ouvre de nouvelles perspectives pour les femmes qui souhaitent emprunter pour un projet immobilier après avoir surmonté leur maladie.